lundi 29 février 2016

Suite du procès de Jean Jerry Brun


Suite du procès de Jean Jerry Brun
Une deuxième victime du présumé proxénète Jean Jerry Brun a témoigné ce matin au palais de justice de Montréal.
La victime alléguée, qu'on ne peut identifier en vertu d'une ordonnance de non-publication, mais qu'on surnommera Cynthia, a commencé à livrer son témoignage concernant sa relation avec l'accusé.
La jeune femme, début vingtaine, a relaté son début de vie difficile, marqué par l'abandon de son père et l'expatriation de sa mère. C'est ainsi qu'elle s'est retrouvée en centre jeunesse, dès sa quatorzième année, d'où elle a fugué un ans plus tard.
Cynthia, âgée de 17 ans, a ensuite travaillé comme danseuse dans un bar de Laval. Elle a rencontré l'accusé à l'extérieur de son contexte de travail, dans ce qu'on appelle un after hour. Elle avait alors atteint la majorité. Les deux individus se sont fréquentés quelque temps, puis Cynthia a aménagé chez M. Brun. 
L'homme était alors au fait des activités de Cynthia et l'incita rapidement à offrir plus de services à ses clients. Environ au même moment, selon les dires du témoin, M.Brun lui ordonna de "mettre l'argent sur la table" lorsqu'elle rentrait du travail. Elle croyait alors que c'était en prévision de s'acheter une maison ensemble.
Elle a ainsi commencé à travailler dans une agence pour offrir des services complets (relations sexuelles complètes). M.Brun fixait les tarifs. Elle était loin de se douter, à ce moment là, que l'argent qu'elle remettait à l'accusé passait au casino. Celui-ci commença à être violent avec Cynthia. Partir travailler en dehors de la ville devenait une option pour fuir, lorsqu'elle en avait assez des éclats de colères et de jalousie de son compagnon. Toujours selon le témoin entendu aujourd'hui, il s'excusait lorsqu'elle revenait à leur appartements, lui disait qu'il allait changer. Un cycle de violence semble avoir été enclenché; la témoin dit s'être fait battre, humiliée et violée à maintes reprises. 
Après trois ans et autant d'appartements, suite à deux grossesses interrompues et un retour aux études, Cynthia affirme avoir quitté Jean Jerry Brun. Elle s'est réfugié chez son père. Elle déboursait toujours des montants pour l'appartement qu'elle partageait avec l'accusé. D'après son témoignage, celui-ci la harcelait sans cesse en l'appelant. Exténuée, elle s'envola à Amsterdam retrouver sa mère. Elle reprendra tranquillement contact, via Facebook, avec M.Brun.
C'est lors d'un voyage en République Dominicaine avec sa mère, qu'elle a rencontré un autre homme. Il deviendra son mari et le père de ses deux enfants. 
À son retour au Québec, une dernière scène de violence l'aurait convaincu de porter plainte. Elle se serait fait menacer de mort par M.Brun. L'accusé a été arrêté peu de temps après cet événement.
Le témoignage de la deuxième victime alléguée s'est poursuivi cet après-midi et sera suivi du contre-interrogatoire.
Delphine Bergeron

Me Serge Lamontagne, avocat de M.Brun

mercredi 24 février 2016

Permission d'en appeler sentence Turcotte


Hier j'ai écrit mon premier texte d'actualité judiciaire. Je suis pas
mal fière et je remercie tous les gens de lettre près de moi qui m'encouragent et me corrigent :-)

"23 février 2016, Cour d'appel
Permission d'en appeler
Me Pierre Poupart, de l'équipe d'avocats de Guy Turcotte, a reçu ce matin la confirmation qu'il peut en appeler de la décision fixant à 17 ans le délai minimum avant la possibilité de demander une libération conditionnelle. 
En effet, la demande de permission d'appel n'ayant pas besoin d'avoir lieu, la juge Marie St-Pierre a décidé de transformer celle-ci directement en avis d'appel, décision facilitée par l'absence d'objection de la part des procureurs de la couronne, Me Albanese et Me Verret.
L'appel repose sur le jugement rendu le 15 janvier 2016 par l'honorable André Vincent concernant la période de temps à purger en détention avant que M.Turcotte soit admissible à une demande de libération conditionnelle.
La défense estime aussi que le juge a mal informé le jury quant à la prise en compte de l'état mental du condamné lors de ses actes meurtriers. Me Poupart souligne dans sa requête que des éléments de preuve tel l'intoxication et la crise suicidaire auraient dû être considérés comme des facteurs atténuants, alors que le juge a plutôt insisté sur les facteurs aggravants lors de ses directives au jury.
Guy Turcotte a été condamné le 6 décembre 2015 pour les meurtres au deuxième degré de ses deux enfants. Le 15 janvier de l'année suivante le juge Vincent le condamnait à une peine de prison à perpétuité sans possibilité de libération conditionnelle avant 17 ans.

Delphine Bergeron"

J'ai même pris une photo (mea culpa à mes collègues photographes):



 

Idelson Guerrier